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Actualité

LA BLESSURE ET LA GRÂCE 

Albin Michel, sortie 1er mars 2023.

Il arrive qu’une blessure nous habite, parfois profonde, peut-être secrète, et qui ne nous quitte pas. Peut-on quand même, sans forcer, faire de cette blessure une grâce ? L’auteur pense que oui. Comme le romancier Jean Sulivan, il encourage à laisser sa blessure ouverte car du fond de la nuit, dit-il, peut naître l’humble joie. Ou l’humble grâce.

Pour rapprocher les deux mots qui lui ont offert le titre de son livre, Gabriel Ringlet renoue avec une démarche qui a passionné tant de ses lecteurs : rejoindre l’Évangile par un autre chemin. À travers soixante textes très courts, et au départ d’un film, d’une chanson, d’un fait divers …, il pratique ce qu’il appelle le journalisme de la parabole. Un journalisme poétique qui veut rendre vivantes les couleurs du texte qu’il revisite et qui dessine, de récit en récit, le portrait très personnel d’un Jésus parfois inattendu.

En ouverture de l’ouvrage et pour introduire à celui qu’il regarde comme le poète de l’Évangile, l’auteur raconte la fabuleuse aventure d’un autre poète biblique qui a écrit le livre des Lamentations. Un auteur anonyme qu’on devine proche de Jérémie et qui a rédigé, avec passion, un texte viscéral considéré comme un des plus beaux chants de la littérature mondiale.

En finale, et comme pour prolonger son livre sur la pointe des pieds, Gabriel Ringlet propose une réécriture du célèbre texte des Béatitudes. Ce n’est pas la première fois qu’il jette une lumière d’aujourd’hui sur ces versets qui ont marqué l’histoire spirituelle de l’humanité, mais ici, il réimagine les Béatitudes en prêtant à Jésus, par le chemin de la fiction, des propos qui ne manqueront pas de surprendre.

À travers un parcours souriant et mouvementé , La blessure et la grâce témoigne d’une conviction forte : l’Évangile n’est pas achevé. Comme il n’appartient à personne, chacune, chacun, croyant ou non, peut s’en emparer. Et tant mieux si les poètes et les romanciers aident à le revisiter.

D’autres lectures :

Va où ton coeur te mène

Albin Michel, sortie 1er septembre 2021.

La pandémie du covid a bousculé de nombreux repères mais elle a fait naître aussi de belles audaces et montré à quel point nous avions besoin de prophétisme. Et de jeter des ponts entre les générations.

Pour interroger cette brûlante actualité, le livre évoque d’abord deux figures fabuleuses : Élie et Qohélet.

Élie est un véritable personnage de roman d’une modernité sidérante. Son aventure, il y a trois mille ans, fait basculer le prophétisme. On pourrait presqu’intituler son histoire : « La conversion de l’intégriste » ! Car après avoir sauvagement combattu les mécréants au nom de sa vision d’un Dieu de pouvoir et de vengeance, il sera conduit à un retournement total pour rejoindre le Dieu de la miséricorde et des Béatitudes.

Ce parcours saisissant, Gabriel Ringlet le raconte sous forme romanesque en le reliant à un autre personnage biblique tout aussi décapant : Qohélet. Lui fait basculer la sagesse. On l’appellerait aujourd’hui un lanceur d’alerte ! Au 3ème siècle avant Jésus-Christ, cet homme libre ose mettre à nu la fugacité humaine dans un texte d’une telle modernité qu’on le croirait écrit en pleine pandémie. C’est lui qui, dans un poème bouleversant, dit à un jeune garçon : « Va où ton cœur te mène / où regardent tes yeux. »

Le dernier petit filleul de l’auteur s’appelle Élie. C’est d’abord pour lui qu’il a voulu revisiter l’histoire dont il porte le nom. Mais c’est aussi avec lui qu’il s’est promené des heures et des heures durant la pandémie, en ne mesurant pas, au départ, que du haut de ses deux ans, ce petit garçon allait l’aider à traverser des temps bouleversés en lui donnant, chaque jour, une leçon d’émerveillement.

Après avoir beaucoup écrit sur la fin de vie et sur la mort, Gabriel Ringlet nous offre ici un livre de naissance très personnel, attentif à la douceur d’un souffle ténu et soucieux de jeter un pont entre les âges. Un livre où l’auteur confie, contre tous les virus : « j’aimerais que personne sur terre n’arrive ou ne s’en aille sans avoir été blotti dans des bras secourables. »

La grâce des jours uniques

Eloge de la célébration

Depuis des décennies, Gabriel Ringlet travaille à « ré-enchanter les rites ». Il invite à ses célébrations, celles de la Semaine Sainte en particulier, des témoins issus de tous les horizons et de toutes les convictions. Dans ce livre étonnant, il nous confie comment des romanciers, poètes, chanteurs, cinéastes et artistes de tout bord se sont prêtés au jeu de ces liturgies hors des sentiers battus. Il fait aussi mémoire de célébrations plus intimes, avec quelques proches, dans une chambre d’hôpital ou autour d’un berceau, et il ajoute qu’aujourd’hui plus que jamais chacun peut être appelé à célébrer.


Bien entendu, la parole partagée peut n’être pas « religieuse » car, croyants ou incroyants, « nous avons autant besoin de rites que de pain », dit encore Gabriel Ringlet. Alors, en certaines situations, il se fait célébrant au sens large, trouvant les mots adéquats, les gestes, les musiques, les symboles, les personnages de cette intrigue de la vie qui est à raconter. Riche de moments inoubliables, cet éloge de la célébration nous invite à redonner sens, sel et rythme à l’existence.

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